Comme si la magie existait... P

Brume fut un peu agacée. Bon sang, cette jument était dingue ! Mais ces paroles la vexèrent, et elle répliqua :

-Certains chevaux le savent !

Des cracheurs de feus, il en existait. Elle avait même vu, de ses yeux, un troupeau entiers jouer avec les flammes. C'était impressionnant, mais le secret était jalousement gardé. Puis, au fil des années, il fut perdu, car à présent on avait dans ses gènes le feu ou on ne l'avait pas. Brume ne paniqua plus, car déjà le grognement s'estompait. L'ours partait, ignorant les deux juments. Brume soupira, regarda la jument pie qui se moquait d'elle ouvertement et lui décocha un regard qui avait fait fermer le clapet de plus d'un. Mais ce ne marcherais sans doute pas...Elle secoua la tête, et mâchonna une touffe.

Secret Love regarda la jument blanche comme si elle regardait une pouliche apprenant la vie. Elle avait peut-être tendance à prendre les gens pour des moins-que-rien... Sauf quand ceux-ci gagnait son estime, au prix de nombreux efforts, ou, encore plus difficile, qu'ils gagnent sa confiance. En effet, Secret Love ne faisait confiance qu'à ses filles. Et encore. Elle reporta son attention sur Brume et dit :

-Ravie de l'apprendre.

En vérité, elle s'en fichait éperdument. Son ton avait été neutre, rêveur et distrait. Elle avait balancé cette phrase comme ça, sans sentiments. Le regard que lui avait décoché l'arabe n'avait eu aucun effet sur elle. La pie ne l'avait même pas remarqué !

Brume détestait les tons genre "J'en ai rien a foutre". Et puis, elle n'aimait pas qu'on la rabaisse. Mais pouvait dans certains cas le supporter. La pie devait, pour être aussi blasée, avoir vécu des tas d'aventures ! Cela lui rapella un poème :
"Cheval, cheval, en quel endroit
Galopa-tu ?
Pourquoi ce regard, le même, du matin au soir ?
Ces questions, posée un jour,
Si j'avais su...
Ravivée la flamme de la douleur
Pas, des flammes, un four !
Des rires oui, mais surtout des pleurs...
Tout vu, tout entendu,
Rien n'a plus de goût
Quand on a vécu comme toi...
Moi, moi, moi...
Je serais devenu fou !"
C'était magnifique. Long. Beau. Mais triste, sortit d'une histoire vraie, une histoire de douleur...Brume, sans se rendre compte, l'avait fredonner, pas trop fort, mais assez pour que la pie l'entende. Le corps n'attendait parfois pas la raison.

Secret se laissa bercer par les paroles de Brume. Sa chanson-poème était magnifique et reflétait à la perfection ce qu'elle ressentait. Elle esquissa un sourire sans vie et dit :

-Tu es dans le vrai, Brume.

Et la pie alezan se mit alors à marcher, fredonnant dans sa tête la chanson de la jument blanche. Son visage pâle souriait pourtant elle n'était pas joyeuse.
Comment était-ce possible que quelqu'un ne ressente plus d'émotions ? Qu'elle n'ait plus de sentiments ? Sûrement à cause du passé et des expériences vécues.
Secret se posait souvent la même question même si, en fin de compte, la réponse lui importait peu : faut-il s'attacher aux autres ? Eh bien oui car aimer revient toujours à souffrir. La douleur survient au moment où l'on perd l'être.

Brume apprécia le compliment, mais se devrait être le cheval qui l'avait fait qui aurait dût sentir cet agréable sensation. Seulement, il ne sentait plus rien. C'était possible, mais pas irréversible ! Brume regarda Secret Love. Elle essaya de trouver des solutions pour lui redonner le goût de vivre. Être triste, toujours, pourquoi ? Elle serra les dents. Maudit soit celui
qui lui a fait ça !

*Je ne t'oblige pas à parler. Mais j'aimerais tant t'aider ! Rien ne coûte d'essayer. Mais pas maintenant. C'est trop tôt, tu ne me fais pas confiance. Patience, patience, un jour peut être il sera temps !*

Elle essayait de déchiffrer les gestes de la pie pour voir ses émotions du moment. Peine perdue ! Cette jument est inexpressive à fond.

Secret Love reprit sa contemplation du sol. Elle aurait aisément pu comprendre que la jument en face d'elle ne demandait qu'à l'aider mais la jument pie était bien trop peu ouverte aux autres pour le voir. Elle dodelina de la tête en se balançant de droite à gauche puis releva son regard et le planta dans celui de Brume. Elle ne savait pas quoi dire, elle n'avait rien à dire, d'ailleurs. Une ombre de sourire sur les lèvres, elle dit :

-Tu veux bien me redire ton poème ?

Un franc sourire éclairait maintenant son visage. Secret aimait beaucoup la chanson-poème de la jument blanche comme neige.

Brume sourit. La pie en redemandait ? Cela tombait bien, la brumette (^^) adorait les poèmes ! Sagement, en mettant le ton, elle chantonna :

"Cheval, cheval, en quel endroit
Galopa-tu ?
Pourquoi ce regard, le même, du matin au soir ?
Ces questions, posée un jour,
Si j'avais su...
Ravivée la flamme de la douleur
Pas, des flammes, un four !
Des rires oui, mais surtout des pleurs...
Tout vu, tout entendu,
Rien n'a plus de goût
Quand on a vécu comme toi...
Moi, moi, moi...
Je serais devenu fou !"

Elle ficha son regard droit dans les yeux de la pie et dit :

"Il en a fait d'autre, si tu veux. Des tristes, des joyeux, des énigmatiques, des caricatures..."

La jument pie alezan but avidement les paroles de Brume et se surprit bientôt à sourire aux anges. Elle se reprit, son visage s'assombrit et redevint aussi inexpressif qu'une huître. Elle planta son regard de braise dans celui de la jument blanche et la remercia d'un ton neutre dénué de sentiments. Curieuse, elle demanda :

-Tu peux m'en dire d'autres sur le même thème ?

Et elle attendit patiemment la réponse de la jument blanche.
Pourquoi Secret aimait tant les poème de l'autre ? Tout simplement parce qu'à travers ces textes elle se reconnaissait.

Hum, des tristes, des mystérieux ? Ouaiiiis, enfin un point commun ! Ou pas ?

" Le soleil couchant

Le ciel se pare de milles couleurs chatoyantes
Le soleil est rubis
Un arc-en-ciel de couleurs apaisantes
Doucement, tout s'assombrit

Au dehors, les animaux s'endorment
Seul la chouette se réveille du somme
Et tandis que les corbeaux, méfiant,
Surveillent ces oiseaux gracieux
Les nocturnes contemplent le feu
Le brasier des cieux.

Le ciel , paré de velours noir
Se transforme une fois de plus
En un drap sombre, en une nuit noire
Timidement, la lumière s'accrut
Car viens le temps du fabuleux règne
De la blanche reine
La Lune, et ses enfants
Les étoiles, non d'or mais d'argent

Jamais telle beauté
Ne fut apprivoisée
Au gré de ses envies, l'astre se révèle
Chaque fois, la nuit se cèle
En une nuée de mystères, jalousement préservés
Dont nous ne savons pas même la moitié

Mais le jour, timidement,
Reprends ses terres
C'est le début, le renouveau
L'astre solaire ère
Le matin, lentement
Il commence à tourner
Pour finir, à la fin de la journée
A l'autre bout de la terre."

Euh, c'était vraiment ce qu'elle voulait, la pie ? oui, bon, Brume allait réfléchir à d'autres poèmes qu'elle avait con...entendus.

[celui là, comme l'autre, c'est vraiment moi qui l'ai inventé !]

Secret Love écouta le poème jusqu'au bout sans l'interrompre. Quand la jument blanche eut finit de parler, elle secoua la tête, comme navrée puis dit :

-C'est beau... Mais je préférais l'autre.

Pourquoi ? Tout simplement parce que dans ce poème-ci, elle ne s'identifiait pas. Alors que l'autre, il la décrivait parfaitement. Tout en pensant, elle se perdit dans la contemplation d'un brin d'herbe. Quand elle eut finit de réfléchir, elle plongea le nez dans l'herbe tendre et croqua ce brin qu'elle fixait depuis tout à l'heure. Il n'était pas différent des autres et n'avait pas de goût particulier. Mais une envie lui avait prit de le manger. Alors elle l'avait fait.

La jument des brumes joua avec la brume. Elle dessina la lune, une forêt, et toute sortes d'animaux.

"va t'en
Le bruit des sabots
Sur la pierre, sur l'herbe
Un bruit fort
Une voix acerbe
Le prix d'une chose tant prisée
Le prix de la Liberté

va t'en
Jalousie
Quitter une terre
Prix cher
Pour les amis
Pour les petits

va t'en
Certains ne l'ont pas supporté
Ils l'ont chassé
Quand il a annoncé
Qu'il partais
Pour la liberté"

La jument avais compris que pour que la jument apprécie, il fallait qu'elle soit en quelque sorte le poème. Et c'est ce qu'elle essayais de faire, tant bien que mal.

Elle avait réussi. Ce poème était à peu près ce qu'elle ressentait.
Faire tout et n'importe quoi pour conserver sa liberté.
Devenir égoïste, froide, distante agressive et méprisante.
Hostile, renfermée, triste...
Libre, ce n'est pas souffrir.
La liberté, c'est doux, c'est joyeux. Ce n'est pas douloureux.
Alors pouvait-elle vraiment s'estimer libre ? Puisque qu'elle souffrait à longueur de temps ?
Cette jument blanche lui faisait perdre les pédales, douter, se torturer...
Secret Love lui jeta un regard plein de hargne et se mit à marcher, contemplant les rares étoiles qui réussissaient à percer les épais nuages noirs.

Je restait la un moment, voyant la jument me lancer un regard mauvais. Je ne comprenait pas. Mais peut-être que tout simplement elle n'avais pas bien comprit son poème. Une jument a annoncé à son clan qu'elle partait, tout simplement, mais pas méchamment. Et son clan la chasse, furieux. J'avait déjà senti le goût de la Liberté sur ses lèvres, puis dans sa gorge, et enfin vibrant dans mon coeur. Je ne voulait qu'aider la jument. Vivre en Liberté, ce n'est en aucun cas faire ce que l'on veux. C'est être en harmonie avec la terre mère, rencontrer des gens, ou se tenir à distance. Celui qui la veux doit être sage, doit relativiser. Je souffla, et lui jeta un regard triste.

"Bonne nuit."

? c'est fini ?

[Oui, j'ai plus d'inspiration.... On en refera un autre !!!]

[ok ! Dis donc, t'es pas facile à approcher toi ! j'y arriverais bien un jour.]

[Mais oui, faut persévérer !^^ mdr. Bon je verrouille.]